Fin du XIXe siècle : les asiles psychiatriques sont surpeuplés. Un constat d’urgence qui va conduire certains médecins psychiatres à envisager des solutions alternatives. Auguste Marie, interne en médecine à l’hôpital Sainte-Anne, propose alors de faire sortir de l’hôpital « des aliénés chroniques tranquilles » pour les installer dans des familles à la campagne. En 1891, la petite ville de Dun-sur-Auron, dans le Cher, est ainsi choisie pour cette expérience, une première en France. La première année, 73 malades bénéficient de ce dispositif. En 1939, ils sont plus de 1 500. Aujourd’hui, l’accueil familial thérapeutique y existe toujours. La journaliste Juliette Rigondet, qui a grandi à Dun, s’est plongée dans les archives hospitalières de la ville, et a recueilli de nombreux témoignages de patients, de familles d’accueil et de soignants, afin de nous conter à la fois la grande histoire de ce projet novateur, mais aussi les petites histoires, notamment celles de pensionnaires au destin parfois tristement romanesque.
Soigner hors les murs
Juliette Rigondet, Un village pour aliénés tranquilles, Fayard, 2019, 312 pages, 20 euros.