L'histoire des images en cinq étapes

Voir des images est aujourd’hui la chose la plus banale qui soit. Nous sommes cernés par les dessins, photos, vidéos, logos, etc. Elles sont omniprésentes sur les écrans d’ordinateur ou les smartphones… Un monde d’images double le monde réel. Et nous vivons dans ces deux mondes parallèles.

Cette production proliférante est un phénomène nouveau.

Tout au long de l’histoire, les gens ont surtout vécu en n’ayant sous leurs yeux qu’un répertoire très restreint : les images de cultes, dans les églises, les temples et autels, quelques images profanes, scènes de chasse, scènes de guerre ou animaux mythiques brodés sur des tissus ou peints sur des objets. Entre les peintures de la grotte Chauvet et les milliards d’images diffusées quotidiennement sur YouTube, l’histoire des images peut être scandée en six grandes périodes.

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1 - Images de la préhistoire

Les premières images repérées par les préhistoriens datent du Paléolithique supérieur (- 35000/- 10000 ans). Elles sont tracées sur des parois rocheuses (art rupestre) ou des objets (art mobilier).

Les peintures et gravures rupestres sont présentes dans le monde entier. Les plus anciennes sont situées en Indonésie (- 39000 ans) et dans la grotte Chauvet en France (- 36000 ans).

Ces images sont stéréotypées. L’art préhistorique est composé presque exclusivement de trois thèmes : 1) les grands animaux (taureaux, chevaux, lions, éléphants) et pratiquement jamais d’oiseaux, de lézards, d’insectes, de reptiles ni de végétation ; 2) des représentations humaines qui sont essentiellement féminines et réduites à leurs organes sexuels (vulve, seins, fesses) ou à des silhouettes stylisées et à des mains projetées sur des parois (présentes sur plusieurs continents) ; 3) de nombreux signes graphiques (traits, courbes, rayures…).

Grands Herbivores de la grotte de Lascaux IV, vers -15000.

Des représentations très « stylisées ». Les images peintes ou sculptées correspondent toutes à des « styles » très codifiés (magdalénien, gravettien en Europe du Sud, art du Levant espagnol, art aborigène, etc.) correspondant à des techniques et des régions données.

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La signification de ces images reste débattue (chamanisme, totémisme, magie, mythologie), même si tous les préhistoriens leur accordent une valeur symbolique (magico-religieuse) et non simplement décorative.

 

2 - Protohistoire : Néolithique et âge des métaux

La protohistoire couvre la période du Néolithique et de l’âge des métaux. Cette période (de plusieurs millénaires) correspond aux grands changements techniques et sociaux. Les humains se sédentarisent, vivent en village, pratiquent l’agriculture et l’élevage, la pêche, utilisent la céramique puis les métaux. Certains individus ou groupes se spécialisent (agriculteurs, éleveurs, potiers, forgerons, chamanes). Les sociétés se hiérarchisent (apparition de chefs et seigneurs de guerre). Ces évolutions comparables ont lieu dans plusieurs foyers : Moyen-Orient, Europe, Asie, Amérique centrale et, plus tard, Afrique.

De nouvelles représentations apparaissent.

- Au Mésolithique (période intermédiaire entre préhistoire et Néolithique), l’art rupestre montre des scènes collectives : scènes de chasse, scènes rituelles, scènes mythologiques avec des personnages humains plus élaborés (habillés, en armes) (dans le Levant espagnol, en Afrique australe, en Amérique du Nord).

Poterie chinoise datant du Néolithique