Image

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En dépassant les limites de la vision ordinaire, la science classique a soulevé une question : d'où viennent les images, du monde extérieur ou des instruments que nous braquons sur lui ?

Interdit biblique, cultes des icônes, images magiques..., les religions ont toujours oscillé entre répression et exaltation artistique.

Le terme « iconoclaste » - littéralement briseur d'images - nous vient de la très byzantine querelle des icônes (730-843 de l'ère chrétienne). Ce mouvement, mal connu faute de sources, a pourtant inspiré nombre d'analyses historiques et philosophiques.

Les images ont une force méconnue, une forme d'inconscient que Georges Didi-Huberman nomme « visuel » et qu'il dépeint comme un « rien » - rien de visible, rien de lisible -, pourtant essentiel au sens de l'image.

On peut lire une image comme un texte. Les signes qui la composent appartiennent à plusieurs registres, allant de l'analogie à la trace. Mais sa simple présence visuelle soulève aussi une autre attente : celle de sa vérité.

Dans les émissions de « télé-réalité », il n'est demandé aux « acteurs » que de paraître. La réalité n'y est perçue qu'à travers l'apparence et le sensible, la réflexion s'en trouvant exclue.

Très critiquée à cause de son rôle marchand et de sa volonté de persuasion, l'image publicitaire a pourtant fait appel aux milieux artistiques. Loin d'avoir l'efficacité qu'on lui prête, elle s'affirme comme une forme de culture à part entière.

L'idée selon laquelle la consommation d'images violentes entraîne un comportement violent est très largement acceptée dans l'opinion. De très nombreux travaux scientifiques ont cherché à le montrer, mais leurs résultats ont été sévèrement critiqués. Que sait-on aujourd'hui sur la question ?

De la statue antique à la photographie, un fil court : c'est celui de l'image-empreinte, icône ou trace parfois infidèle d'une réalité passée. Mais l'imagerie technique et l'instantané numérique assignent aujourd'hui une autre fonction à l'image : celle de fabriquer à volonté le regard que nous posons sur le monde, visible comme invisible.

Si le droit à l'image n'existe pas en tant que tel en droit français, une jurisprudence s'est constituée, qui s'appuie sur les notions de respect de la vie privée et de la propriété. Leur application a rendu l'utilisation de l'image photographique plus risquée aujourd'hui que jamais.

Quels liens se nouent entre les images et la réalité ? Un exemple édifiant avec les Indiens Huni Kuin à qui l'on a présenté pour la première fois un film documentaire, et qui réagirent de manière inattendue.

Depuis la fin du Moyen âge, l'histoire du paysage en peinture reflète celle des lieux habités par les hommes. Si tout devient paysage, comment le faire entrer dans un cadre ?

L'iconologie se distingue de l'histoire de l'art et de l'esthétique. Fondée par Erwin Panofsky, elle interprète le contenu et les conditions de production des oeuvres d'art.

Faut-il faire confiance aux images ? L'ancienne doctrine philosophique voulait qu'on ne leur fasse pas crédit. En religion, l'histoire de l'image a balancé entre rejet et confiance excessive. La raison n'en est pas seulement technique : l'image est toujours un point de vue partiel sur le monde réel.

L'association d'images symboliques à des mots est à l'origine de la propagande de masse. Mais, si l'intention de manipulation et de mensonge y prédomine, son efficacité supposée dépendrait grandement du système politique dans lequel elle se développe.

Parce qu'elle se prête à toutes les manipulations, l'image numérique est souvent accusée de mettre à mal le lien entre le réel et sa représentation. L'histoire montre que cette question n'est pas tant liée à un problème technique qu'au contexte d'utilisation des images... numériques ou non.

Nos cartes, établies sur l'état géopolitique du monde du xixe siècle, devront maintenant utiliser les nouvelles avancées technologiques et prendre en compte la mondialisation. Pour une meilleure maîtrise de l'espace ou pour une incompréhension croissante ?

Après un premier engouement déçu pour la collection exhaustive, les sciences humaines ont relégué la photographie aux marges de leur réflexion. Mais le souci ethnographique devrait la ramener au centre du dispositif de la preuve.